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Forte houle pour le projet d'éolien au large des îles

24 février 2021 Actus diplômés
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Article de Julien Boitel pour Le Télégramme

Les conclusions du débat public sur le projet de deux parcs d’éolien
flottant au large de Groix et de Belle-Ile-en-Mer suscite des réserves, chez
les pêcheurs comme chez les écologistes.

1 L’impossible consensus


45 % d’avis défavorables contre 40 % d’opinions favorables, le reste étant neutre. Sur les
quelque 9 000 contributions, le débat public sur le  projet de 2 parcs d'éolien flottant (de
250 MW, puis de 250 à 500 MW, soit environ une soixantaine d’éoliennes), au large de Groix et de
Belle-Ile-en-Mer, révèle « une conflictualité latente », indique la Commission particulière du
débat public (CPDP) dans ses conclusions  émises lundi, deux mois après la fin du débat.

La volonté de sortir du nucléaire et d’accélérer la transition énergétique s’oppose notamment
aux interrogations sur l’énergie éolienne intermittente, coûteuse et qui, pour ses détracteurs,
dénature le paysage.


2 L’exigence des pêcheurs bretons

La  localisation des 2 parcs éoliens ne fait, elle non plus, pas consensus. Même les pêcheurs
bretons et ligériens ne sont pas d’accord sur la zone d’implantation, chacun ayant ciblé un
secteur  pour pénaliser le moins possible ses pêcheurs professionnels.


Le Comité des Pêches breton ajoutant que sa proposition de zone n’était pas négociable. En clair, ils s’opposeront au
projet si leur zone n’est pas retenue. Problème, les acteurs de l’éolien ont préconisé une
zone plus éloignée, en dehors des eaux territoriales, privilégiant les critères économiques et de
vent. Le public, lui, a proposé une autre zone, encore plus éloignée, privilégiant le critère de
visibilité. Cette importance du facteur visuel est d’ailleurs un fort marqueur d’inquiétudes et de
contestations du projet.  Des collectifs se sont créés sur ces bases.


3 Des questions sans réponse


Outre la défiance du public vis-à-vis d’un tel débat, que certains qualifient de « supercherie », les
participants ont souligné l’insuffisance de données environnementales, sur la faune et la flore
marine ainsi que les fonds marins, ou encore de l’impact de l’éolien sur la réduction des gaz à
effets de serre. Des interrogations subsistent à l’issue du débat : ce projet en verrat-il d’autres
dans la macrozone d’études ? Comment justifier le prix cible de 120 €/MWh pour le rachat de
l’électricité ? La fiscalité sera-t-elle adaptée si le projet se réalise en définitive en zone
économique exclusive ?


4 À quand une décision ?


À compter du 22 février, le ministère de la Transition écologique, maître d’ouvrage en
association avec Réseau Transport d’Électricité (RTE) et la région Bretagne, dispose désormais
de trois mois, soit jusqu’au 21 mai au plus tard, pour communiquer sa décision concernant les
suites qu’elle souhaite donner au débat public. Il dira s’il souhaite poursuivre ce projet et si oui,
dans quelles mesures. Dans son rapport, la CPDP a émis neuf recommandations auxquelles
l’État devra répondre : sur le prix cible de rachat de l’électricité ; le statut juridique des parcs ; le
régime fiscal de la zone économique exclusive ; la transition énergétique ; la sécurisation du
réseau électrique breton ; les études environnementales ; la gouvernance du projet ; le cahier
des charges et la localisation des parcs. Si l’État décide de poursuivre le projet, le premier appel
d’offres (250 MW) devrait être lancé courant 2021.




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